Extrait de « Deficiencies in concrete structures – The Sherlock Holmes Factor »
L’ingénierie, domaine scientifique et technique, laisse peu de place à l’inconnu. Il peut toutefois avoir des situations au moins intrigantes, qui nous laissent perplexes. Nous plongeons alors dans l’histoire et la mémoire collective du quartier, en nous servant de notre intuition. Un cas très intéressant de ce point de vue est un bâtiment de Melbourne (Australie), construit dans les années 1945-1950. Durant cette période d’après la Deuxième Guerre, il y a eu une explosion économique mondiale. Les bâtiments de grande hauteur poussaient comme des champignons dans toutes les grandes villes de la planète. Ces bâtiments étaient construits généralement avec des éléments de béton préfabriqués : les murs dalle-à-dalle étaient attachés avec des plaques de métal, les panneaux formant le plancher étaient connectés avec des attaches en métal, en utilisant de plus l’agrégat pour des panneaux de balustrade. Avec le temps les façades de ces bâtiments ont commencé à montrer des signes de détérioration massive par corrosion. Ces défauts étaient évidemment dus aux attaches de métal qui ont été utilisés durant la construction. Toutefois, sur un bâtiment de 27 étages de Melbourne les bords des panneaux verticaux présentaient un nombre élevé et des dimensions non-usuelles de défauts. Après des investigations et des analyses de laboratoire les ingénieurs se sont penchés sur les méthodes de construction de la période après-guerre. Ils se sont aperçus que les constructeurs ont utilisé un accélérateur de béton non-approprié pour atteindre l’objectif de l’échéancier. De plus, certains éléments typiques d’intérieur ont été installés à l’extérieur, à cause de pénurie de matériaux de construction dans cette époque où tout le monde essayait de refaire ce que la guerre a détruit. En comprenant le problème, les ingénieurs ont ensuite trouvé la solution adaptée.